Chimériques
Jacques Chardonne« Des demoiselles jouent au hockey sur glace. Dans un salon, Boni de Castellane déclare : "L'amour, c’est la guerre”. Edouard dicte son journal à une secrétaire. Tout cela est chardonnien en diable. Soudain, nous voilà chez Dostoeïevski. Les pages se remplissent d’un meutre à coups de marteau, d’une domestique qui devient folle... Cependant cette frénésie ne dure pas... “Nous habitons encore et pour longtemps un vieux monde.” »
(Extrait de la préface)
Publié en 1948, Chimériques marque le retour de Chardonne à la littérature. Ce livre désabusé reflète les épreuves subies à la Libération, le séjour à la prison de Cognac. Chardonne avouait préférer ce roman à tous ceux qu’il avait écrits, peut-être parce que celui-ci l’avait préservé d’une tentation effroyable : les dernières pages de Chimériques évoquent le suicide de ses amis Stefan Zweig (1942) et Drieu La Rochelle (1945). Des excès qui n’étaient pas dans la nature de ce désenchanté : « Je ne suis pas un désespéré. Je suis un chimérique plein de sérénité. »